Le 17 et 18 septembre 2024, des dispositifs de communication et des bippers ont explosé à travers le Liban, causant de nombreuses victimes. Le 23 septembre, Israël a lancé des frappes aériennes massives, provoquant la journée la plus meurtrière au Liban depuis des décennies, au moins depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990. Les bombardements israéliens se sont poursuivis, y compris dans des zones résidentielles, et le nombre de morts ne cessent d’augmenter chaque jour.  

1944 personnes ont été tuées, dont au moins 127 enfants, et plus de 9350 personnes ont été blessées.  

La crise humanitaire s’aggrave de jour en jour. Plus d’un million de personnes ont été déplacées – bien que le nombre exact soit difficile à confirmer dans le chaos, et de plus en plus de familles fuient chaque jour. Les routes sont encombrées de longues files de voiture transportant des familles terrifiées, des dizaines d’écoles ont été transformées en abri, désormais bondées de familles déplacées. Les équipes d’Islamic Relief ont effectué des évaluations des besoins dans sept de ces écoles et rapportent que de nombreuses familles ont un accès limité aux produits de première nécessité tels que la nourriture et l’eau. Les hôpitaux sont débordés et ont dû interrompre certaines interventions pour traiter en priorité le grand nombre de blessés. 

La situation évolue rapidement de jour en jour. Actuellement, de nombreuses familles quittent le sud du Liban et se dirigent vers des zones qu’elles espèrent plus sûres, comme certaines parties du Mont-Liban, Beyrouth, et le nord du pays. Il y a désormais 283 abris installés à travers le Liban.

La crise au Liban s’est intensifiée depuis le 8 octobre 2023. Au cours de l’année écoulée, des centaines de frappes aériennes israéliennes ont déjà forcé plus de 110 000 personnes à quitter leur domicile au Liban – et cela même avant les nouveaux déplacements massifs de ces derniers jours. Les bombardements ont détruit ou gravement endommagé au moins 24 000 habitations et perturbé l’accès à des services essentiels comme les réseaux d’eau.  

Des fermes et des marchés ont également été touchés, compromettant la production et la disponibilité alimentaire. Des roquettes tirées depuis le Liban vers le nord d’Israël ont également causé des victimes civiles et déplacé des milliers de personnes dans cette région.  

Le pays est en pleine tourmente et cette dernière montée des attaques aggrave encore la crise économique qui frappe le Liban ces dernières années – dévastant les services publics et plongeant de nombreuses familles dans la pauvreté. Le besoin d’aide humanitaire est plus crucial que jamais.  

Islamic Relief a lancé un appel de 11 millions de francs pour intensifier sa réponse en soutien aux personnes affectées et déplacées par l’intensification des attaques.  

Au cours de l’année écoulée, depuis la montée de la crise en octobre 2023, nous avons apporté de l’aide à plus de 39 000 personnes déplacées en distribuant des colis alimentaires, des kits d’hygiène, des matelas et des couvertures, ainsi que des articles médicaux à des hôpitaux et des cliniques mobiles. Nos interventions ont été particulièrement cruciales à Nabatieh, Tyr, la Bekaa et Baalbek, où la plupart des déplacés ont cherché refuge.  

Actuellement nous distribuons des vivres, des couvertures et des matelas aux familles récemment déplacées dans des abris collectifs, notamment des écoles. Notre équipe a effectué des évaluations des besoins ou des distributions dans sept écoles et nous avons distribué 1335 couvertures et 1335 matelas dans un abri scolaire de la municipalité de Bassir, au Mont-Liban.  

Notre appel à la solidarité nous permettra d’étendre cette action pour venir en aide à un plus grand nombre de personnes. 

La crise affecte tout le monde, y compris les citoyens libanais et les nombreux réfugiés syriens et palestiniens vivant dans le pays. Le Liban accueille un nombre considérable de réfugiés, dont environ 1,5 millions de personnes ayant fui la crise en Syrie voisine.  

Comme lors de toute urgence, les groupes vulnérables tels que les personnes handicapées, les personnes âgées et les jeunes enfants sont les plus à risque et nécessitent notre soutien. 

Islamic Relief travaille au Liban depuis 2006 et nous disposons d’une équipe importante, composée en majorité de Libanais, répartie dans tout le pays. Notre personnel distribue l’aide directement. 

Oui, nous nous coordonnons étroitement avec d’autres acteurs clés pour éviter la duplication des activités et garantir l’aide la plus appropriée dans les zones où les besoins sont les plus importants.  

Par exemple, nous faisons partie du groupe de travail sur la sécurité alimentaire dirigé par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et du groupe de travail sur l’assistance de base dirigé par le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR). Nous travaillons également en étroite collaboration avec d’autres ONG locales et internationales, ainsi qu’avec les autorités locales et les ministères techniques, comme les points centraux pour la Réduction des Risques de Catastrophe (RRC) et la Gestion des Risques de Catastrophes (GRC) dans les gouvernorats où nous intervenons. De plus, nous nous coordonnons avec la Force Intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), la mission de maintien de la paix de l’ONU pour assurer un accès sécurisé aux personnes dans le besoin dans certaines parties du sud.

Nous sommes soulagés qu’aucun de nos employés n’ait été blessé jusqu’à présent. Nous sommes extrêmement tristes d’apprendre que deux employés du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR) font partie des victimes. Les travailleurs humanitaires doivent être protégés et pouvoir accéder en toute sécurité aux personnes dans le besoin. 

L’année dernière, notre travail au Liban a aidé plus de 196 000 personnes. Nos projets soutiennent les réfugiés et les populations locales. Nous menons des opérations médicales vitales et distribuons des fournitures aux établissement de santé, réparons les réseaux d’eau et fournissons de l’énergie solaire. Pendant l’hiver, nous fournissons aux familles pauvres du carburant, de la nourriture et des couvertures et nous réalisons également des distributions annuelles de Ramadan et de Kurban.  

Nos programmes sur le long terme ont dû être temporairement suspendus en raison de la situation sécuritaire et nous nous concentrons actuellement sur l’intensification de l’aide d’urgence.  

Cette montée des attaques au Liban survient alors qu’Israël continue d’attaquer des civils à Gaza et en Cisjordanie en toute impunité. 

Il est impératif qu’un cessez-le-feu immédiat soit instauré à Gaza, au Liban et dans la région au sens large. Le droit international doit être respecté – les civils doivent être protégés, les infrastructures civiles tels que les écoles et les hôpitaux ne doivent pas être ciblées et les agences humanitaires doivent avoir un accès sûr et sans entrave aux populations dans le besoin. 

En tant qu’organisation humanitaire, Islamic Relief appelle toutes les parties à respecter le droit international. Tous les civils doivent être protégés, les infrastructures civiles ne doivent pas être ciblées et l’aide doit pouvoir atteindre les personnes dans le besoin.

Les besoins sont énormes et augmentent chaque jour. Nous avons fourni une aide aux personnes déplacées tout au long de l’année dernière, et notre objectif est désormais d’intensifier ces projets pour toucher encore plus de personnes. Nous travaillons avec des fournisseurs et des banques de confiance et sommes actuellement en mesure de procurer et de distribuer davantage d’aide. Cependant, plus la crise se prolonge et s’aggrave, plus il devient difficile d’y répondre. Nous constatons déjà une hausse des prix des produits essentiels sur les marchés locaux à mesure que les approvisionnements diminuent.

Islamic Relief intervient sur la base des besoins humanitaires et en fonction de la capacité d’accéder aux personnes les plus vulnérables pour leur fournir de l’aide. Nous n’avons ni équipe ni partenaires sur le terrain en Israël. Le gouvernement israélien n’a pas sollicité d’aide humanitaire de la part des ONG internationales et dispose des ressources et de la capacité nécessaires pour répondre à ses besoins internes. 

Au cours de l’année écoulée, nous avons vu à Gaza que l’armée israélienne a à plusieurs reprises ordonné aux habitants de quitter leurs maisons et leurs quartiers avant de bombarder des civils qui n’avaient nulle part où aller. Des personnes handicapées, des personnes âgées, des malades gravement atteints et des enfants souffrant de malnutrition ont reçu quelques heures pour quitter les lieux, puis ont été bombardés, qu’ils partent ou non. Ces ordres sont inhumains et provoquent une immense souffrance et une panique généralisée. 

Il est extrêmement inquiétant de constater que cette tactique semble désormais se répéter au Liban. Les habitants du sud du Liban et de Beyrouth n’ont eu que quelques heures pour partir avant que les bombardements ne commencent. Beaucoup des personnes les plus vulnérables ne peuvent tout simplement pas partir, et ceux qui le peuvent n’ont nulle part où aller. Ordonner aux gens de quitter leur domicile ne dégage pas Israël de ses obligations en vertu du droit humanitaire international, qui stipule qu’il ne doit pas nuire aux civils qui choisissent de rester ou qui ne peuvent pas partir.